Le peuple français eût l’occasion d’assister, en ce dernier mercredi 17 juillet, a un évènement suffisamment insolite pour être remarqué : oui, il peut arriver, parfois, que les personnalités politiques phares de notre beau pays parviennent à tenir leurs promesses. Néanmoins, ces derrières sont-elles toujours justifiées par l’urgence ou l’ordre des priorités ?
En effet, si le 17 juillet fut assimilé à un « jour de rêve » par la maire de Paris, c’est en raison de ce que le gouvernement actuel semble visiblement qualifier d’avancée notable en termes de vivre ensemble : la possibilité offerte au peuple parisien, de se baigner dans la Seine…
Pour réaliser ce fameux projet, cette dernière confiait cette semaine à des journalistes avoir engagé un travail colossal !
Cela sans compter la somme pharaonique d’1,4 milliards d’euros ayant été investie depuis 2016 par l’Etat et les collectivités franciliennes dans une initiative de dépollution du fleuve, ayant donc contribué favorablement au projet.
Sans nulle volonté de me prétendre porte-voix de l’ensemble de la communauté du handicap, je me pense légitime à avancer le fait que si nous sommes, à l’évidence, fort aises de recevoir une nouvelle si enthousiasmante, certains ont sans doute pu ressentir un certain effet de surprise quant à la découverte insolite de la part des pouvoirs publics de l’existence de moyens financiers utiles à réaliser des travaux de rénovation d’une telle envergure !
Plus sérieusement … N’est-ce pas quelque peu révoltant ?
N’est-il pas révoltant d’en venir au constat quotidien du désintérêt affirmé des pouvoirs publics devant l’urgence d’allouer les moyens nécessaires à la mise en accessibilité des lieux dans la poursuite d’un objectif d’inclusion sociale ? Que faut-il faire pour que les cartes des priorités soient enfin rebattues ? Combien de temps encore la voie du militantisme sera-t-elle nécessaire, voire même indispensable, pour faire valoir nos droits ?
A l’heure où les Agendas d’Accessibilité Programmés ne cessent toujours de faire l’objet de reports, à l’heure ou une personne sur deux rencontre des difficultés dans le cadre de ses déplacements, à l’heure où l’obligation d’accessibilité incombant aux Établissements Recevant du Publics ne connaît encore qu’une application partielle faute de moyens, à l’heure où les AESH pourtant indispensables au respect du principe d’égalité des chances demeurent sous-payées, de même que nos enseignants, que nos policiers, que nos aidants ou que nos professionnels de santé garantissant le maintien de nos services publics et de notre accès à la communauté, peut-on véritablement prétendre que l’urgence soit d’allouer 1,4 milliards au nettoyage d’un fleuve… dans un objectif purement touristique ?
Ajouter un commentaire
Commentaires